Étant donné que je me suis lancée dans la discussion des remarques de Charles Baudelaire sur le dessin, je dois quand même les reporter également en français, puis que la beauté du langage de Baudelaire le mérite. Selon Baudelaire, "un bon dessin n'est pas une ligne dure, cruelle, despotique, immobile, enfermant une figure comme une camisole de force. Le dessin doit être comme la nature, vivant et agité – la nature nous présente une série infinie de lignes courbes, fuyantes, brisées, suivant une loi de génération impeccable, où le parallélisme est toujours indécis et sinueux, où les concavités et les convexités se correspondent et de poursuivent."
En effet, j'ai repensé à ces remarques pendant que j'essayais de dessiner des paysages et nuages cette après-midi. Les nuages se formaient et se reformaient à une vitesse vertigineuse et tout changeait à chaque instant. Il fallait se concentrer sur la connexion oeil-main et ne pas penser d'une façon consciente pour arriver à faire même un croquis convenable. Baudelaire avait bien saisi l'essentiel de l'acte de dessiner quelque chose.